Le deuxième article a étudié le « biais de labellisation », qui empêche d’accorder de la considération aux souffrances des personnes. Celui-ci se propose d’étudier l’aveuglement face aux dangers encourus par l’équilibre social, la société dans son ensemble. Cet aveuglement s’explique par trois grands biais.
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La souffrance labellisée
Nous affirmions, dans l’article précédent, que le discours public contemporain était marqué par l’incapacité à compatir aux souffrances des personnes n’appartenant à aucun groupe reconnu. Nuançons : la compassion individuelle est permise, en réaction à des « faits divers » mais la compassion « politique », intégrée à une réflexion sociale et justifiant une réaction politique, dépend de l’appartenance à un groupe labellisé.
Le Privilège d’amalgame
Se dégage ce que l’on pourrait appeler un privilège d’amalgame : l’idéologie dominante peut verrouiller le débat, en déterminant quels faits sont significatifs et lesquels ne le sont pas, sans lien avec la pertinence statistique de leur généralisation.